UNE PAROISSE QUI "ACCROCHE"
En 1846, le curé en remplacement se nomme Joseph Antoine Chappe, né en 1805, devenu prêtre en 1828. Il arrive en Guadeloupe en 1843, venant de Paris où il était vicaire à Saint -Jacques-Du-Haut-Pas, curé de Goyave puis de Baie-Mahault. Son église est en bon état.
Il a dû pour célébrer convenablement, fournir lui-même les nappes d’autel et la lampe du Saint-Sacrement.
« On enterre les nègres sur les habitations, peut-être même à côté des mulets et des bœufs. Il serait pourtant bien qu’il soit différemment, à moins, relate le curé, qu’on veuille qu’ils soient pour toujours camarades et compagnons de tels animaux ! »
La population était de 90 libres et 4000 esclaves, pour les premiers 200 communiants et pour les autres 70. Face à ce petit nombre, il s’est employé à leur instruction. Il est accompagné de 29 hommes et 100 femmes.
Il regrette qu’il n’y ait pas encore d’école sur la paroisse. Cette attitude ouverte et libérale lui attiré les mauvaises dispositions de la commune qui lui a retranché 1000frs pour le « punir de ce que tous les nègres venaient régulièrement à l’instruction et remplissaient l’église »
Ce n’est pas tout : suppression également du casuel*, mais relate notre curé qui se glorifie d’être négrophile :
« On a cru qu’en me coupant les vivres, je finirais par avoir l’esprit des habitants et je renoncerais à l’instruction religieuse. La paroisse entière est pour moi à part deux ou trois individus. Il faudrait brûler l’Evangile comme un livre dangereux et ne plus en parler, mais leur estime serait pour moi le derniers des opprobres ».
Il quitte la paroisse de St Jean-Baptiste en 1848.
L’abbé Briend lui succéda. Il fait démolir une chapelle bâtie aux frais du gouvernement et placée sur l’habitation l’Official pour faire deux chapelles latérales à l’église paroissiale.
Quelques années après, il acquiert une propriété au Calvaire et y fit construire une petite chapelle privée avec le projet d’en faire une église paroissiale.
Il fut question d’une histoire de presbytère en 1850/1851 qui mettait en opposition le curé et la municipalité de l’époque.
(voir plus bas histoire d’archives)
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« Le curé, le Père Offredo, a quitté la paroisse en 1928 avec l’autorisation de l’évêque – question presbytère encore – et départ dû aux suites tragiques du cyclone de 1928 :
l’église est renversée, le presbytère est détruit. Bien que Baie-Mahault ait été la seule commune à prévoir une église provisoire, elle n’est pas achevée et on ne peut donc pas y conserver le Saint-Sacrement.
Il n’y a pas non plus de presbytère, aussi le curé a-t-il été autorisé à se reposer ailleurs.
Le curé, le Père Liagre, logera longtemps sur la place publique dans une espèce de roulotte de forain.
Du temps s’est écoulé, des jours meilleurs sont venus, une église a été reconstruite, elle n’est pas encore livrée au culte et révèle des malfaçons. Il y pleut, les autels sont « affreux ».
On voulait profiter de la Saint-Jean pour l’inaugurer, mais elle ne sera pas prête en 1930.
Ce n’est qu’en 1933 que Monseigneur Genoud bénira la nouvelle église. »
*rétributions perçues par le curé lors de cérémonies ou administration de sacrements